Rétrospective Éric Rohmer à la Cinémathèque

La Cinémathèque, du 9/01 au 11/02

Eric Rohmer apparaît comme l’un des cinéastes tardifs de la Nouvelle Vague. Son parcours ressemble pourtant à celui de ses confrères des Cahiers du Cinéma. Animation d’un ciné-club et journalisme le mèneront droit à la réalisation, via sa propre maison de production, Les Films du Losange. A l’orée du centenaire de sa naissance, la Cinémathèque propose une rétrospective sur l’oeuvre aussi riche que dense du cinéaste.

Maurice Schérer devient Éric Rohmer aux yeux du public grâce au succès remporté par son film Ma nuit chez Maud sorti en 1969. On y retrouve un condensé de ses inspirations oscillant entre classicisme et modernité, aussi bien en littérature qu’au cinéma. Ses films souvent jugés verbeux réunissent une pléiade d’acteurs devenus fidèles en quelques plus de quatre décennies. Françoise Fabian, Fabrice Luchini, Marie Rivière ou encore Arielle Dombasle… Chacun apportera sa pierre à une oeuvre centrée sur la morale et le désir. Ces deux obsessions lui vaudront ainsi de tourner une série de contes, comédies et proverbes avec une économie de moyens dont l’efficacité ne peut se mesurer qu’à l’aune de l’ardeur investie par le cinéaste dans ses projets : La Femme de l’aviateur, Le Beau mariage, Pauline à la plage… Aussi le réalisateur marquera-t-il un tournant dans l’évolution de la place de la femme au cinéma en offrant à ses comédiennes des dialogues finement ciselés, écrits d’après une fine observation de ses héroïnes contradictoires dans leur quête irrépressible du bonheur. Cette méthode, Rohmer s’en servira même pour ses productions historiques (La Marquise d’O…, Perceval le Gallois, Triple Agent) avec le soutien d’une équipe fidèle menée par son célèbre collaborateur, le chef opérateur Nestor Almendros. Place au cinéma de la conversation éclairée par la “vraisemblance de la lumière”.

Du 9 janvier au 11 février, la Cinémathèque française invite les spectateurs à (re)découvrir la filmographie d’un amoureux du beau qui se qualifiait lui-même de “cinéaste du dimanche”. Revoir Le Rayon vert ou encore L’Ami de mon amie, c’est apprécier tout simplement un cinéma mêlant tout à la fois philosophie et poésie dans un même élan créateur. La rétrospective permet aussi de se focaliser sur un versant moins connu de son oeuvre produit pour la télévision. On découvre ainsi une richesse et une curiosité intellectuelles éclectiques grâce à des commentaires de films (Boudu sauvé des eaux), de classiques littéraires (Victor Hugo), ou encore grâce à des essais divers, de la linguistique à la sociologie en passant même par l’urbanisme (Entretien sur le béton avec Paul Virliio). A ces films pédagogiques s’ajoutent des projections de dix documentaires autour de l’intéressé en question, parmi lesquels En répétant Perceval réalisé par Jean Douchet en 1978. La Cinémathèque prévoit également une journée d’étude le samedi 19 janvier à partir de 15h. Intitulée “Éric Rohmer : Discours de la méthode”, elle permettra à des spécialistes de l’oeuvre du cinéaste (Noël Herpe ou encore Antoine de Baecque) d’expliciter son processus de création cinématographique. Enfin, Arielle Dombasle, Fabrice Luchini et Marie Rivière dialogueront avec le public les samedi 12 janvier, jeudi 7 et samedi 2 février. La richesse de cette rétrospective achève de  donner raison à Rohmer qui estimait devoir son succès à la fidélité de son public.

Informations pratiques :

Quand ? Du 9 janvier au 11 février 2019
Où ? La Cinémathèque française
Combien ? Plein tarif 11€ / Tarif réduit : 8,50€ / – de 18 ans : 5,50€ / Libre Pass : Gratuit
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