Cinéastes en correspondance : Naomi Kawase – Isaki Lacuesta

Centre Pompidou, du 23/11 au 6/01

Depuis sa création en 1977, le Centre Georges Pompidou occupe une place centrale parmi les lieux d’exposition de la culture visuelle à Paris. L’institution propose depuis quelques temps un nouveau cycle de manifestations : Cinéastes en correspondance. L’objectif ? Faire dialoguer des films et leurs créateurs à travers des séances spéciales, des performances, ou encore des installations. Ce sont ce mois-ci les univers d’une  japonaise, Naomi Kawase, et d’un catalan, Isaki Lacuesta, qui s’apprêtent à se rencontrer.

Il arrive bien souvent que des affinités se créent entre deux cinéastes d’un bout du monde à l’autre. Seuls leurs films permettent un espace de dialogue par-delà la distance géographique qui les sépare. C’est pourquoi Sylvie Pras, responsable des Cinémas au Département du développement culturel de Beaubourg, a décidé de “mettre en valeur l’idée de correspondance, tant entre les cinéastes eux-mêmes, qu’entre leurs œuvres cinématographiques” à la façon des arts plastiques. Tout commence avec une exposition du Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) accueillie et adaptée pour le Centre Pompidou. Deux cinéastes y dialoguaient grâce à leurs oeuvres, mais aussi grâce à un échange épistolaire et une exposition. Le CCCB demande de poursuivre l’expérience avec d’autres réalisateurs espagnols en lien avec des confrères de pays éloignés. Avec Cinéastes en correspondance, Sylvie Pras, elle, propose de montrer leurs univers et de mettre en lumière leurs influences respectives. L’espace du musée permet également de confronter leurs pratiques grâce à des installations vidéos et des cartes blanches. Ainsi commence ce premier coup d’éclat fin 2012 avec le duo hispano-américain formé par Jonas Mekas et José Luis Guerin.

Après avoir accueilli Albert Serra et Chris Marker, voici que le Centre Pompidou ouvre ses portes aux cinéastes Naomi Kawase et Isaki Lacuesta. D’un côté, une réalisatrice à l’origine de plus d’une quarantaine d’oeuvres de fiction et de documentaires. De l’autre, un anti-conformiste qui use du septième art comme un moyen d’expérimentation pour faire surgir l’intime à partir d’images d’archive. Leur point commun ? Tous deux filment des portraits de famille dans l’optique de restituer un rapport organique au monde, qu’il soit sensuel chez Kawase ou scientifique chez Lacuesta. Les cinéastes en correspondance ont ainsi créé des installations articulées autour de l’exposition et des rétrospectives qu’on leur consacre, mais aussi autour de leurs échanges filmés entre 2008 et 2009. Des films comme Suzaku, Shara, Still the Water dialogueront ainsi avec La leyenda del tiempo et Entre dos aguas. D’autres oeuvres inédites et raretés sont annoncées au programme. Enfin, Naomi Kawase sera présente pour l’inauguration de sa rétrospective le 23 novembre puis pour une masterclass le lendemain, retransmise en direct ici.