Cycle : Alain Cavalier – Ross McElwee

La Cinémathèque du documentaire provoque ce mois-ci une rencontre inédite entre deux cinéastes par écrans interposés. Le cycle organisé par l’institution parisienne permet au français Alain Cavalier de dialoguer avec son homologue américain Ross McElwee. Le point commun ? Tous deux filment  à la première personne une sorte d’archive de leurs existences. Après tout, n’est-ce pas là l’essence du cinéma, capter ce qui va disparaître ? Alain Cavalier s’acharne ainsi depuis les années 80 à brosser une série de portraits sous la forme d’un vaste journal intime tourné vers lui-même, et donc finalement auto-biographique (Le Filmeur, 2005). De son côté, Ross McElwee ancre son oeuvre dans cette même veine, certes moins intimiste, avec des films comme Charleen (1977), Space Coast (1979) ou encore Something To Do With The Wall (1990). Là où ce dernier n’hésite pas à user d’artifices pyrotechniques, Cavalier, lui, préfère la modestie d’un “cinéma de chambre”.

Par-delà ces divergences, le cycle souligne un même regard plein d’humour et de flegme sur ces instants fugaces captés pour l’éternité.