Exposition “Muses, portraits d’actrices, 1930-1945 “

Fondation Jérôme Seydoux, du 29/08 au 13/10

Arletty, Annabella, Brigitte Helm, Gina Manès, Gaby Morlay… Ces noms disparus des affiches depuis bien longtemps ne sont même jamais arrivés aux oreilles des jeunes générations. Et pourtant, il fut un temps où des cinéastes de renom se servaient de leur beauté, de leur jeunesse et même de leur forte personnalité pour donner vie à des oeuvres restées, elles, intemporelles. La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé rend hommage à ces femmes le temps d’une exposition, du 29 août au 13 octobre 2018.

Ces muses d’autrefois sont toutes passées entre 1930 et 1945 par le studio Pathé Nathan. Là où les théoriciens du cinéma déblatéreront sur la cinégénie de l’une ou de l’autre, l’oeil affuté d’un Renoir, d’un Carné ou d’un Duvivier saura déceler tout à la fois le mystère, la séduction, et la gouaille de ces comédiennes. Ainsi naquit une nouvelle image de la femme, forte et charismatique, qu’elle soit confirmée ou jeune première, issue du théâtre ou du music-hall. Rappelons-le, nous sommes alors à l’aube du cinéma parlant. Beaucoup d’icônes du muet ne parviendront pas à s’adapter à cette révolution technique et finiront dans l’oubli. Une nouvelle vague s’apprête à déferler sur les écrans. Elles sont jeunes et jolies, prêtes à faire battre le coeur  des cinéastes et des spectateurs. L’exposition décrypte la construction de leur identité visuelle et charismatique sur une décennie.

“Muses, portraits d’actrices”, de quoi s’agit-il exactement ? D’affiches, de magazines et de photographies principalement. L’exposition explique comment ce mode de diffusion de l’image et cette glorification de la muse, par des méthodes inspirées à la fois du système hollywoodien mais aussi de la UFA allemande, ont contribué à la starification des comédiennes. La richesse du matériel publicitaire présenté rappelle combien ces vedettes de l’époque furent sollicitées, suppliées voire harcelées par les photographes, les publicitaires et les affichistes (auxquels il faut ici rendre hommage). Mais par-delà ce culte de l’image, on découvre aussi un catalogue de la mode de l’époque à travers les poses des comédiennes, leurs vêtements, leurs coiffures, leurs bijoux. Enfin, rappelons que l‘exposition intervient sur les cendres encore fumantes de l’affaire Weinstein. Rien d’étrange alors à se demander, comment les femmes ont-elles pu autant influencer cinéastes et affichistes à une époque a priori moins libertaire que la nôtre…

Informations pratiques :

Quand ? Du 29 août au 13 octobre 2018
Où ? Fondation Jérôme Seydoux
Combien ? A partir de 3€

http://www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com