Rétrospective : Jean-Paul Rappeneau

La Cinémathèque, du 24/10 au 3/11

Quand on évoque son nom aux cinéphiles, il est l’ombre de L’Homme de Rio dont il co-signe le scénario pour Philippe de Broca en 1964. Et quelques années avant, c’est même encore un tout jeune assistant-réalisateur pour le film de Louis Malle, Zazie dans le métro. Aujourd’hui, la Cinémathèque Française célèbre le cinéaste aux huit films en quarante ans de carrière, le temps d’une courte rétrospective.

Son oeuvre compte aussi bien des films d’aventures historiques que des adaptations littéraires plus classiques. Depuis les années 1960, la filmographie de Jean-Paul Rappeneau semble évoquer sa constante recherche d’un équilibre entre films d’auteur et comédies populaires, à la fois rythmées et mélancoliques, comme le mariage entre deux films marquants de son enfance, le Robin des Bois épique de Michael Curtiz et l’inclassable Citizen Kane d’Orson Welles. Le point commun de ses films ? C’est également l’enfance à jamais disparue, celle brisée par la guerre qu’on retrouve dans son premier long-métrage en 1966, La Vie de Château, où le jeune protagoniste principal observe de près l’Occupation. Cette réminiscence de la Seconde Guerre trouve un écho direct jusque dans son avant-dernier film à ce jour, Bon Voyage, sorti en 2003, avec son héros écrivain qui bascule dans la Résistance parce que rattrapé par les événements.

Cette opposition entre le héros et son ennemi se décline également dans des fictions historiques dignes de celles d’Alexandre Dumas : Cyrano de Bergerac (Guiche vs Valvert) ou encore Les Mariés de l’An II (nobles vs Républicains). De ce profond déchirement naît un irrépressible besoin de liberté qui vaut au cinéaste de tourner Le Sauvage et Tout feu, tout flamme, deux films marqués par des utopies contrariées. Jean-Paul Rappeneau répond à cette problématique en mettant en place une esthétique de l’émerveillement afin de retrouver le plaisir premier du cinéma. C’est là ce que nous révèle cette rétrospective : la rigueur du travail d’un cinéaste profondément marqué par les romans d’aventures de son enfance, les comédies et les films romanesques de son adolescence après-guerre. Courses-poursuites à cheval, en voiture, combats de cape et et d’épée se marient avec des scènes plus intimes au détour d’un aveu romantique  grâce à la maîtrise d’un montage ciselé et une direction d’acteur précise.  Bref, rendez-vous le samedi 27 octobre pour découvrir les secrets de mise en scène du réalisateur à l’occasion d’une leçon de cinéma en sa présence.

Informations pratiques :

Quand ? Du 24 octobre au 3 novembre 2018
Où ? La Cinémathèque Française
Combien ? 7€ (plein tarif) / 5,50€ (tarif réduit) / 4€ (- de 18 ans)

http://www.cinematheque.fr/cycle/jean-paul-rappeneau-467.html