UGC Ciné Cité, escale à Vélizy 2

C’était un cinéma de quartier au coeur de l’un des plus grands pôles économiques de la région franciliennes. Depuis 1972, Vélizy s’est constitué son propre univers sur plus de 104 000m2 qui accueillent 175 enseignes. Son attractivité s’explique avant tout par une situation géographique idéale, entre Paris, Versailles, Meudon et Clamart. Ces trois villes réunies représentent à elles seules plus de 6 millions de clients.

Quelle aubaine pour un célèbre exploitant comme UGC dont le directeur général, Alain Sussfeld, voit là une foule de spectateurs potentiels. Un petit complexe de six salles ouvre alors ses portes en 1998. Mais au fil des ans, l’infrastructure se révèle insuffisante pour accueillir un flux de spectateurs toujours grandissant. Cette situation caduque appartient aujourd’hui à un autre âge. En effet, il aura fallu plus de deux ans de travaux pour qu’émerge de terre l’UGC Ciné Cité Vélizy nouvelle mouture.

Vélizy 2 – Photo© ledauphine.com / Google Street View ;

Tempête sous une bulle de verre

Le tram s’arrête. Alors que vous remontez l’allée, vous remarquez une façade de 25 mètres de haut. Le soleil se reflète sur un manteau de verre. Quand vous ressortirez quelques heures plus tard des étoiles pleins les yeux, cette toiture courbée brillera de mille feux. A l’intérieur, le bâtiment abrite un village de restaurants reliés entre eux par un savant enchevêtrement d’escalators. Et au centre, une Fnac vient apporter la caution culturelle à ce véritable 2.0 de la gastronomie conviviale. C’est sans compter sur la cité du cinéma mitoyenne qui vient de faire peau neuve, l’UGC Ciné Cité Vélizy. La barquette devenue paquebot compte désormais 18 salles, dont 2 de 450 places, réparties elles-mêmes sur deux niveaux. Ses 3801 fauteuils devraient pouvoir satisfaire les quelques 16 millions de visiteurs attendus dès cette année. Il fallait donc un homme de poigne pour mener d’une main de maître ce navire pleinement consacré au loisir. Le rôle échoit à Gilles Florissi, un capitaine qui a déjà vogué par monts et par vaux de Strasbourg jusqu’à Paris. A quelques heures d’inaugurer son vaisseau, l’amiral en chef accorde une interview fleuve à CinémaParis. Ô capitaine, mon capitaine…

Gilles Florissi à la Fête du Cinéma en 2010 – Photo©Alsace20 / Wizdeo ;

CinémaParis : Pouvez-vous évoquer en quelques mots votre parcours professionnel ? Qu’est-ce qui vous a mené à vous intéresser au cinéma ?

Gilles Florissi : Titulaire d’un BTS en restauration, j’ai débuté ma carrière dans le groupe UGC au poste de responsable de la partie alimentaire de l’UGC Ciné Cité Ludres. Quelques années plus tard, après une formation aux différents métiers de l’exploitation de salles et des responsabilités diverses et multiples dans le groupe, je deviens alors en 2001 le directeur de l’UGC Vélizy puis de l’UGC Ciné Cité de Rosny, de SQY Ouest, de Strasbourg et dernièrement celui de Bercy.

CP : Quel souvenir précis ou rencontre décisive a marqué votre carrière ?

GF : J’ai un souvenir très précis. Et c’était il y a plus de 17 ans. Ce sera la première et l’unique fois de ma carrière ou la totalité des fauteuils du cinéma ont été occupés sur la même séance ; Tout le cinéma était complet ! Je m’en souviens encore, à l’affiche nous avions entre autre Harry Potter à l’école des sorciers, le film d’animation Atlantidel’empire perdu, Tanguy, Le Sortilège du scorpion de jade, Pas un  mot et Mulholland Drive. Je peux même vous dire que c’était un dimanche matin  de décembre  2001, car  quelques semaines plus tôt je venais d’être promu directeur à l’UGC Vélizy.

Photo© L&M ;

CP : Quel regard porte un directeur de cinéma quand il devient lui-même spectateur ?

GF : Un regard d’enfant,  ému par la magie du cinéma dès que l’écran devient noir et que le film commence.

CP : Comment percevez-vous l’évolution des goûts du public ces dernières années ? Quel regard portez-vous sur la concurrence des plateformes (VOD, e-cinéma) ?

GF : Je ne pense pas qu’il y ait une évolution des gouts du public à noter ces dernières années. Chaque mercredi crée la surprise avec ses succès ou ses échecs toujours aussi surprenants. Depuis que l’homme est homme, il aime écouter ou conter des histoires. Les plateformes offrent un mode de consommation sur petit écran, que je trouve intrinsèquement différent de celui proposé par les grands écrans de nos salles.  Quand on va au cinéma, j’ai l’impression que c’est une fête, un moment qui reste à part. Le portable est éteint, les réseaux sociaux désactivés, c’est aussi le lieu du premier baiser…  On vient y chercher un accueil, nos services, une diversité de films…

Photo©La Cellule 3D ;

CP : Pouvez-vous nous parler en quelques mots du nouveau cinéma UGC à Vélizy 2 ?

GF : Conçu par l’architecte Jean-Marc Lalo, l’UGC Ciné Cité Vélizy est un projet ambitieux. Avec une capacité de 18 salles et 3 800 fauteuils. Le cinéma se situe à l’entrée du nouveau centre commercial Vélizy 2. Il sera entouré d’une zone de restauration avec plus de 15 nouvelles enseignes.

CP : A quelle programmation s’attendre dans un cinéma implanté au cœur d’un centre commercial ?

GF : La diversité des œuvres cinématographiques est au cœur de notre engagement. Les films familiaux grand public, les films art et essai, les documentaires, les reprises de films cultes, tous auront leur place. Ils seront diffusés principalement en version originale. Cela permet de garder et de transmettre à nos spectateurs une émotion plus authentique.Nous allons proposer de nombreuses animations tout au long de l’année, des avant-premières en présence d’équipes de films, des masterclass, des séances Viva l’Opéra ! et bien d’autres animations et événements. Pour l’ouverture nous allons par exemple proposer à nos spectateurs de voir ou revoir les films incontournables de l’année précédente.

Photo©UGC ;

CP : Comment vous apprêtez-vous à prendre les commandes de ce véritable navire ?

GF : En tant que capitaine du navire le choix de mon équipage est le plus important. Mes seconds, mes chefs d’équipes et mon équipe technique ont déjà été recrutés. Le prochain enjeu va être la constitution d’une équipe d’agents de cinéma d’environ 40 personnes.

CP : Quels enjeux économiques et culturels cristallisent ce nouveau cinéma à l’échelle du territoire francilien ? A l’heure où l’on se rend au cinéma pour voir des films mais aussi pour travailler ou déjeuner, comment imaginez-vous le cinéma de demain ?

GF : Savoir fidéliser de nouveaux spectateurs est toujours un enjeu excitant. Mais le cinéma est aussi un véritable lieu de vie. On s’y retrouve avant pour choisir ensemble le film autour d’un café. On y reste pour débattre après la séance ! C’est aussi devenu un lieu connecté. Les gens travaillent de plus en plus dans les halls ou cafés de nos cinémas, ils y passent leurs coups de fil, bossent avec leur ordinateur grâce au Wi-Fi…

CP : Merci Gilles Florissi. Rendez-vous en salles pour toujours plus de passion et d’émotions à l’UGC Ciné Cité Vélizy !

Propos recueillis par Boris Szames